Logo minist eco trans ecoEspèces exotiques envahissantes (EEE)
La Fédération a transmis, au ministère de la transition écologique et solidaire, son avis sur les propositions d'inscription d'espèces pisciaires sur la liste des EEE de l'Union européenne.

Gambusia affinis
Espèce présente dans les cours d’eau du Sud de la France, présente en aquariophilie.
OK pour la liste invasive.

Gambusia holbrooki
Espèce présente dans les cours d’eau du Sud de la France, présente en aquariophilie.
OK pour la liste invasive.

Orconectes rusticus
Espèce endémique de la côte Est des USA et du Canada, invasive, supporte des températures très basses.
OK pour la liste invasive.

Limnoperna fortunei ou Xenostrobus securis = Moule dorée
Comme la moule zébrée et la moule quagga, Limnoperna fortunei se fixe aux surfaces libres, formant des colonies denses. Cette espèce affiche également des taux de filtration (alimentation) élevés entraînant des répercussions environnementales négatives par la modification des conditions écologiques dans les milieux colonisés, par exemple, en réduisant les populations de phytoplancton et de zooplancton, qui forment la base des réseaux trophiques aquatiques.
Limnoperna fortunei peut modifier l’alimentation des poissons et la présence des espèces d’invertébrés indigènes. Cette moule peut rivaliser avec d’autres espèces pour l’habitat et la nourriture et perturber la reproduction des moules indigènes. Comme la moule zébrée, sa coquille est tranchante ; en raison de sa colonisation dense, elle peut provoquer des blessures, limitant de ce fait l’utilisation des plages et d’autres espaces publics proches de l’eau. En outre, elle peut endommager l’infrastructure en souillant les prises d’eau et les systèmes de refroidissement, dont le nettoyage et l’entretien peuvent être très coûteux.
OK pour la liste invasive

Plotosus lineatus = balibot rayé
Espèce dangereuse par la présence de rayons venimeux sur les nageoires dorsale et pectorales. Espèce présente en aquariophilie qui pourra être limitée par la température de l’eau. Il s’agit d’une espèce marine exotique et présente en Mer Rouge (peut-être déjà lessepsienne?)
OK pour la liste invasive.

Fundulus heteroclitus
Killi originaire des USA et du Canada présente en aquariophilie. Supporte des températures basses.
OK pour la liste invasive.

Morone americana = Perche blanche
Espèce d’eau saumâtre et d’eau douce. Endémique du St Laurent à la Savannah River (USA). Supporte des températures très basses.
OK pour la liste invasive.

Perna viridis = Moule verte
Espèce très invasive par ses capacités d’adaptation aux différentes températures et salinités. (Vit entre 3 °C et 37,5 °C., à une salinité comprise entre 0 et 64 pour mille).
OK pour la liste invasive.

Rapana venosa = murex de la Mer Noire
Depuis 1997 en Baie de Quiberon.
OK pour la liste invasive.

Xenopus laevis
Cette grenouille est inféodée à l’eau et on la trouve souvent sur les « stock-list » des grossistes, proposée pour bassin de jardin. Espèce exotique de l’Afrique de l’Ouest, immense invasion par son statut d’animal de laboratoire dans le monde entier.
OK pour la liste invasive.

Polyodon spathula
La Fédération avait déjà signalé la présence sur le marché aquariophile en Europe de Polyodon spathula, une espèce endémique du Mississippi River, USA. L’espèce est en Annexe II/B depuis le 11/06/1992. Un certain nombre de spécimens a été introduit dans le delta du Danube où l’espèce prospère. Taille max. : 220 cm / 90 kg. Cette espèce est actuellement proposée pour les bassins de jardin.
La Fédération souhaite connaître le statut juridique de cette espèce sur le territoire français. Est-elle autorisée à la vente en jardinerie ?

Synonymes : Squalus spathula, Acipenser lagenarius, Planirostra spathula, Platirostra edentula, Polyodon folium, Procerus maculatus, Spatularia reticulata.
Sous-ordre : Acipenseroidei
Famille : Polyodontidae

Origine : Amérique du Nord ; États-Unis, dans la région du Mississippi et des affluents, dans le Lac Erié. A également été introduite dans le cours inférieur du Danube, dans la région des Balkans.

Description : Polyodon spathula se distingue nettement des autres poissons d’Amérique du Nord par la présence d'un museau prolongé ou tribune. Cette tribune est couverte d’électrorécepteurs servant à localiser le zooplancton et à faciliter le comportement migratoire. L'espèce est de grande taille, la longueur maximale est de 2,5 mètres et pesant 18 à 90 kg. Le mâle est généralement plus grand que la femelle. Les branchiospines de grandes tailles sont présentes chez ce poisson pour la consommation de zooplancton dans les eaux turbides.

Dimorphisme sexuel : impossible de déterminer le sexe à partir des caractéristiques externes.

Comportement : l'espèce est pacifique, ambulante. En période de frai l'espèce se regroupe en banc.

Milieu : il vit principalement en eau douce et légèrement trouble, mais peut survivre dans l'eau saumâtre. Il réside généralement dans les grandes rivières avec une profondeur de plus de 6 mètres et à courants lents (moins de 5 cm/s). Il a besoin d'accéder à des zones sableuses ou graveleuses.

Reproduction : impossible en aquarium même de très grande taille. Dans la nature le mâle est mature à 6 ou 7 ans la femelle pas avant 12 ans. Au plus fort de la saison de reproduction (printemps), de grands bancs de poissons des deux sexes se forment dans les lits de rivières, les lacs. Le frai ne se produit généralement que tous les 2 à 3 ans, basés sur certains stimuli de l'environnement comme la photopériode. Il doit y avoir une augmentation du niveau d'eau de la rivière accompagné d'une température de l'eau d'environ 13 à 15 degrés. Plusieurs mâles nagent près de la femelle pleine, dès que celle-ci libère les œufs, les mâles expulsent leur laitance. Les œufs sont très collants et donc adhèrent au substrat comme le gravier ou le sable. La larve ne possède pas de spatule, et porte 2 barbillons qui sont bien développés. L'espèce ne participe à aucun soin parental. Le sac jaune entourant les œufs est consommé après l'éclosion, ce qui peut être considéré comme une forme de pré-fécondation d'approvisionnement par la femelle. Après la fécondation le développement de P. polyodon peut être vu au travers de l'œuf. En 24 heures, la notocorde se développe et en 5 jours notre P. spathula éclos et commence alors son stade larvaire. Il est ensuite transporté lentement quelque part en aval par le courant de la rivière. Pour se nourrir il filtre efficacement l'eau : c'est un planctonophage.

Nourriture : Exclusivement de la nourriture zooplanctonique et un peu de larves d'insectes.

Particularités : La tribune est recouverte d'électro récepteurs, ce qui lui sert d'antenne très sensible utilisée pour recueillir des informations sur l'environnement et la modification des champs électriques permettant de localiser les proies et aussi de migrer avec une précision parfaite sur les lieux de pontes. Le système est si sensible que les jeunes peuvent trouver du zooplancton à partir d'une distance de 9 cm par détection des impulsions électriques minuscules émis par des contractions musculaires de l'animal.

Taille : mâle, femelle 250 cm dans la nature

Eau : pH : 6,8 à 8 Dureté : 10 à 19°dGH.

Température : 10 à 18°C.

Considérée comme extrêmement utile pour les humains à bien des égards, cette espèce est actuellement élevés aux États-Unis (Mims, 1999) en Russie, en Roumanie et en Moldavie (Vedrasco, 2001). La plupart des poissons de ces fermes sont produits pour leur viande et leur caviar précieux (Vedrasco, 2001) (Mims et Shelton, 1999 ; Vedrasco et coll., 2001).

Billard, R., G. Lecointre. 2001. Biology and conservation of sturgeon and paddlefish. Reviews in Fish Biology and Fisheries, 10/4: 355-392.
Mims, S., L. Shelton. 1999. Monosex culture of paddlefish and shovelnose sturgeon. Proc. Symp. on Harvest, Trade and Conservation of N.A. Paddlefish and sturgeon: 42-51.


 Étude réalisée par Robert Allgayer