Assemblee nationaleOù l’on reparle des listes positives
Madame Samantha Cazebonne, Députée LREM (circonscription des français établis hors de France) a posé, au Ministre de la transition écologique, une question concernant les listes positives.

Pour rappel, une liste positive ne mentionne que les animaux pouvant être détenus.

En ce qui concerne les poissons, il est fort à parier que ne seraient concernées que les variétés d’élevage.

A terme, si ces listes deviennent effectives, nous ne devrions plus trouver dans le commerce aquariophile, que des variétés dont le phénotype n’aura plus rien voir avec le sauvage : formes voiles, dyschromisme, dimorphisme etc. De ce fait, de nombreuses espèces disparaîtront de nos aquariums car même si certains éleveurs conserveront quelques reproducteurs sauvages acquis avant la réglementation, le matériel génétique finira immanquablement par s’affaiblir.
Encore faudra-t-il que le législateur autorise la reproduction des espèces sauvages détenues avant l’entrée en vigueur de la loi car, dans l’impossibilité de « pucer » les poissons, qui pourra affirmer que tel spécimen est issu d’une reproduction légale avec des parents, grands-parents … acquis légalement avant la publication de la loi ou qu'il a été importé illégalement ?

Il est évident que nous ne refusons pas les formes d'élevage qui témoignent du savoir-faire des éleveurs amateurs avec des résultats souvent très intéressants, quelquefois somptueux. Mais à côté de ces "sélectionneurs", il existe également des éleveurs tout aussi compétents qui désirent conserver les formes originelles.

L’arrêt de l’importation d’espèces sauvages aura également comme conséquence la quasi disparition de l’aquariophilie marine dont peu d’espèces sont reproduites et la probable apparition d'un marché parallèle, tant en eau douce qu'en eau de mer.

En conclusion, si les « listes positives » viennent à être établies, il faut s’attendre à ne plus voir dans nos bacs, d’ici quelques années, que des espèces dont le phénotype n’aura absolument plus rien à voir avec le phénotype sauvage.

A noter qu’en 2017, les listes positives d’animaux pouvant être détenus par des particuliers. étaient déclarées « illégales » par les Pays-Bas.

La Fédération va, bien évidemment, surveiller la réponse de la Ministre de la Transition écologique.



Liste positive pour la détention d'animaux sauvages
Question publiée au JO le : 24/11/2020

Texte de la question

Mme Samantha Cazebonne attire l'attention de Mme la ministre de la transition écologique sur la situation des animaux non domestiques détenus chez les particuliers en France. Le dernier rapport IPBES publié le 4 novembre 2020 démontre que la proximité entre les animaux sauvages et les humains conduit aux pandémies. En effet, 70 % des maladies connues ont pour origine des zoonoses. Les animaux sauvages détenus chez les particuliers peuvent être porteurs de multiples pathogènes pouvant entraîner par exemple la variole du singe, la salmonelle, l'herpès B ou encore la tuberculose ; sans compter les maladies inconnues actuellement (moins de 0,1 % des agents pathogènes responsables des zoonoses ont été découverts à ce jour). Par ailleurs, le dernier rapport IPBES démontre que la perte de la biodiversité peut accélérer le développement des pathogènes responsables des pandémies. Or les espèces exotiques dites « invasives » sont l'une des causes majeures de perte de biodiversité. La mode des animaux sauvages détenus chez les particuliers étant assez nouvelle, on n'a pas le recul nécessaire pour comprendre les impacts de certaines espèces sur la faune et flore locale. L'OFB a fait par exemple un rapport sur la perruche à collier (Psittacula krameri). Outre les questions sanitaires, de perte massive de biodiversité, de trafic faunique, les problématiques liées à la condition animale se posent. Ces animaux ont en effet des besoins biologiques, physiologiques et psychologiques particuliers liés, entre autres, à leur régime alimentaire, leur environnement et leurs comportements dans leur habitat naturel. Pour certaines espèces comme les reptiles, les scientifiques et biologistes de terrain n'ont pas de connaissances détaillées sur ces paramètres. Le bien-être de certaines espèces ne peut pas être garanti chez des particuliers. La Belgique a mis en place une liste positive en 2009 permettant de répondre à ces questions en autorisant à la détention uniquement les espèces dont la captivité n'engendre pas de souffrance. Cette liste positive permet également une approche proactive et un encadrement du commerce des animaux sauvages. Elle souhaite donc savoir si cette réglementation peut également être transposée dans le droit français.