Presidentielles22Questions aux candidats à la présidentielle
Dans le cadre des prochaines présidentielles, ProNaturA France a interrogé les principaux candidats quant à leur position vis à vis de l'élevage amateur. A ce jour, seule Marine Le-Pen a répondu.

Questionnaire de la Fédération française des associations pour une protection non anthropomorphiste de la nature et des animaux (ProNaturA France) aux candidats à l'élection présidentielle de 2022

Réponse de Madame Marine LE-PEN


1- Vous engagez-vous à promouvoir une écologie humaniste et une protection animale raisonnable et non anthropomorphiste ?

Nous pratiquerons, dans tous les domaines, une écologie positive, porteuse d’espoir pour tous. Car nous le savons bien ; une nature belle, vivante et protégée est la source de quelques-unes des plus profondes satisfactions que la vie nous offre.
La maltraitance volontaire des animaux n’est plus supportable au sein de notre société. Elle révèle, de la part des individus qui en sont responsables, des comportements qui, s’il n’y est pas mis fin, peuvent entraîner de graves dérives dans leurs rapports avec les autres.


 2- Vous engagez-vous à combattre une écologie punitive et une protection animale extrémiste à buts véganiens et à annuler la loi Dombreval ?

Le projet que je porte tourne la page de l’écologie punitive et de la mauvaise conscience. La France figure dans les cinq pays où l’environnement est le moins dégradé, aucune ville française ne figure dans les cinq cents villes les plus polluées au monde (classement IQ Air – 2020 World air quality summary) ! Pourquoi punir les Français ? Ce n’est pas aux Français de payer pour les fautes des autres. L’urgence est de rompre avec une écologie dévoyée par un terrorisme climatique qui met en danger la planète, l’indépendance nationale et plus encore, le niveau de vie des Français.
La vision de la protection animale que je porte ne s’oppose pas à la loi Dombreval. L’abrogation de cette loi ne me parait pas nécessaire pour traiter le sujet de la protection animale avec sérieux et efficacité.


 3- Vous engagez-vous à associer des milliers de particuliers et d’agriculteurs à la sauvegarde de la biodiversité en créant les CSE ?

Cette proposition me parait aller dans le bon sens et rejoint ma vision de l’entreprise écologique, celle qui préserve les écosystèmes, celle qui recrée le lien entre l’homme et son territoire, l’homme et la nature, voilà l’entreprise de la véritable nouvelle économie.


4- Vous engagez-vous à défendre et valoriser les éleveurs français et les acheteurs en créant le label « Élevage Familial Français » ?

J’y suis tout à fait favorable et je pense que le mode de production, le circuit de commercialisation, l’origine du produit ou de ses composants, les entreprises qui ont participé à sa production et sa vente, les conditions de son recyclage ou de sa destruction, font partie des critères d’achat recherchés par le consommateur, qui fait valoir ses préférences sociales, éthiques, nationales, par ses achats comme par son vote.
Une fois au pouvoir nous engagerons la révolution du pouvoir du consommateur, en lui donnant tous les moyens de peser sur les choix des entreprises. La capacité de traitement illimitée du « big data » permet de mettre à disposition du client, par simple lecture du QR code, tout ce qu’il peut désirer connaître sur la société productrice, le mode de production, d’élevage, d’abattage, les circuits de distribution, etc.


5- Vous engagez-vous à créer une prime à la biodiversité » pour les agriculteurs qui acceptent d’élever des races ou variétés anciennes et rares d’animaux et de végétaux qui font partie intégrante de la biodiversité ?

Au lieu de donner une prime je préfère aider et protéger les jeunes agriculteurs contre l’accaparement de leurs terres pour des projets d’urbanisation.
Le départ en retraite d’une majorité d’agriculteurs dans les dix ans à venir menace de faire disparaître l’agriculture dans de nombreux territoires et de porter un coup fatal aux filières les plus fragiles. L’État doit renforcer l’aide à l’installation des jeunes agriculteurs et en faire une priorité dans son plan stratégique national. Il doit aussi améliorer leur accompagnement à moyen terme. Il doit enfin réserver l’accès aux terres agricoles aux agriculteurs et s’opposer à l’accaparement de celles-ci par des groupes étrangers, soit pour des activités non agricoles, soit à des fins financières.


6- Vous engagez-vous à modifier la néfaste réglementation actuelle qui conduit les membres d’une association sœur, Kokopelli, devant les tribunaux parce qu’ils distribuaient à des particuliers, jardiniers amateurs des graines de variétés de végétaux, fruits et légumes, ancestrales, « non inscrites au catalogue officiel » ?

Cette condamnation est tout à fait scandaleuse et je m’engage à revenir sur cette réglementation dénuée de bon sens.


7- Vous engagez-vous, au niveau européen, à ne plus vous laisser influencer par les extrémistes de la protection animale dont les propositions de réglementations visent en réalité la chute, domino après domino, de pans entiers de l’élevage et de l’utilisation des animaux, et l’imposition à tous d’un végétarisme calamiteux pour la santé publique, en lieu et place d’une véritable protection animale, raisonnée et non idéologique, donc anthropomorphiste ?

Oui bien sûr. Les mesures que je propose prennent évidemment en compte les nécessités de l’élevage, de la pêche et de la protection des cultures ; elles n’ont pas pour finalité l’interdiction de la chasse ou les essais à finalité thérapeutique sur les animaux, si et seulement si ceux-ci sont indispensables. Elles visent seulement à supprimer ou à limiter autant que possible les atteintes arbitraires, illégitimes ou inutiles au bien-être animal, et à poser un objectif continu d’amélioration de leur condition.


8- En ce sens engagez-vous à défendre véritablement la protection et la santé des animaux au niveau européen et mondial en permettant la vaccination contre la grippe aviaire et la vaccination contre la fièvre aphteuse, seuls moyens de ne pas avoir à nouveau les abattages « préventifs » de millions d’animaux, lorsqu’une prochaine épidémie surviendra inévitablement ?

Effectivement cette proposition va dans le bon sens. Ainsi, je pense que les progrès de la science, l’évolution des mentalités doivent donc nous conduire à tout mettre en œuvre pour que, de manière générale, aucune violence, aucun acte de cruauté, aucune angoisse ne soit infligée aux animaux de manière « gratuite » et que, lorsqu’ils doivent être mis à mort, les méthodes employées réduisent autant que possible leur souffrance.


9- Vous engagez-vous à ne pas créer de poste de « défenseur des animaux » ou « avocat des animaux » dernière lubie des extrémistes véganiens pour imposer leur idéologie, rejetée par plus de 77% des Suisses par exemple, lors d’une votation alors que les sondages annonçaient que 70% des Suisses y étaient favorables.

Oui je m’y engage cette mesure m’apparait disproportionnée et excessive dans l’objectif de final de protection des animaux.


 10- Vous engagez-vous à ne pas discréditer le principe de précaution en l’utilisant à tort et à travers, et avec des moyens disproportionnés, principalement par crainte des politiques de voir leur responsabilité être éventuellement engagée devant les tribunaux ?

Oui bien sûr je m’y engage, l’interdiction de ces foires me parait tout à fait déconnecté de la culture et des traditions françaises. Ainsi, les foires et les expositions ont toute leur place dans nos villes et nos villages.


11- Vous engagez-vous à prendre des mesures concrètes en matière de protection et de santé animales, par exemple, en modifiant la réglementation qui oblige actuellement les fabricants de vaccins à redéposer tout dossier d’AMM juste pour modifier le nombre de doses produites ou encore à accepter en France tout vaccin bénéficiant d’une AMM dans un autre État de l’union européenne ?

Ma principale mesure pour protéger la santé des animaux sera de leur créer un nouveau statut de droit civil.
Ce nouveau statut civil aura pour vocation de rapprocher autant que possible, mais évidemment en tenant compte des spécificités de l’état animal, leur état de celui des personnes incapables ou protégées. Les relations entre l’animal de compagnie et son maître ne reposeront plus sur le simple droit de propriété, mais sur un lien particulier. Ainsi, et à titre d’exemple, en cas de divorce, le sort des animaux devra être déterminé par le juge.
Le nouveau statut civil des animaux impliquera une révision générale des réglementations sectorielles destinées à garantir le bien-être animal, afin de limiter au strict minimum nécessaire l’infliction de souffrances (s’agissant par exemple des essais à finalité thérapeutique) : cette révision sera menée en concertation étroite avec les secteurs professionnels (de l’agriculture ou de la santé) ou associatifs (chasse) directement concernés, d’une part, avec les associations de protection des animaux, d’autre part, et en liaison en outre avec la Délégation parlementaire compétente et le Défenseur des animaux (cf. VI.)