dangerAlarmistes ou réalistes ? A vous de juger
Le Conseil d'administration d'European Aquarium and Terrarium Association (EATA) s'est réuni, aux Pays-Bas, en octobre. Jean Jacques Eckert, Trésorier de cette association européenne et membre du CA de la FFA y représentait notre Fédération.



C'est avec beaucoup d'inquiétudes que les participants ont évoqué les menaces qui pèsent actuellement sur l'aquariophilie. Le plus grand danger émane des associations extrémistes de la protection animale qui préconisent, entre autres, rien de moins que l'interdiction de la maintenance d'animaux de compagnie.
Et ces organisations extrémistes disposent de moyens financiers et d'une audience qui ne peuvent que nous faire rêver.

Bien entendu, ils n'ont que très peu de chance de voir leur demande aboutir. Mais chacun sait qu'il faut demander beaucoup plus que ce que l'on désire obtenir.

Et on se rappellera de certaines propositions faites lors des rencontres « animal et société », au ministère de l'agriculture, telles la limitation à deux du nombre d'animaux de compagnie dans un seul et même foyer ou l'interdiction de la vente d'animaux par les particuliers !

EATA, qui est, rappelons-le, l'émanation des Fédérations aquariophiles européennes, a donc décidé de réagir vigoureusement et de pallier le manque de moyens financiers en recherchant une alliance avec des organisations qui œuvrent plus largement, au niveau de tous les animaux de compagnie. C'est d'ailleurs ce que fait notre Fédération, au niveau national, avec la Fédération d'éleveurs de loisir « ProNaturA France ».
Lors de la réunion EATA de novembre, Monsieur Hans Brink, président de l'EU-ARK était donc invité afin de poser les jalons d'un partenariat. Cette association, d'origine belge, a été créée par des amateurs, commerçants, fabricants ... qui souhaitent préserver la maintenance des animaux de compagnie. Elle est d'ores et déjà en mesure d'effectuer un certain lobbying au niveau des instances européennes de Bruxelles.
De façon à accentuer la pression des aquariophiles et autres éleveurs animaliers sur les élus de la communauté, le siège social d'EATA va être transféré à Bruxelles sous forme d'une Association internationale à but non lucratif et des groupes de travail vont être constitués.

Tout à fait conscient des problèmes qui surviendront inévitablement dans les années à venir, le monde aquariophile bouge donc énormément.
La prise de conscience est réelle : afin de ne pas subir une réglementation très restrictive, il nous faut anticiper et proposer, au niveau européen, des solutions éthiques qui respecteront à la fois le loisir aquariophile et les animaux maintenus.
Malheureusement, beaucoup de responsables d'associations aquariophiles françaises se voilent encore la face et refusent de voir la réalité.
Dans les pays dont les fédérations sont membres d'EATA, l'immense majorité des associations organisées sont fédérées (15 000 aquariophiles par exemple au sein des Associations allemandes). En France, nous estimons que moins d'un tiers des associations l'est !

C'est vraiment peu et très dommage car l'efficacité du lobbying qu'exercera EATA au niveau des élus européens sera fonction du nombre d'aquariophiles représentés par les Fédérations.

Les associations, au niveau local voire régional ou dans leur spécificité, font un travail considérable, indispensable à l'aquariophilie. Mais pensent-elles un instant pouvoir influencer les décisions du législateur français et, surtout, européen ?

L'Europe vient d'interdire les ampullaires. En Autriche, un certificat de compétence vient d'être créé. C'est également le cas en Suisse. En Allemagne, les véganiens veulent interdire la détention d'animaux de compagnie ! Plus loin, aux États-Unis par exemple, ces associations viennent de demander l'interdiction pure et simple de la pêche et de l'exportation des espèces marines d'Hawaï, quelle qu'elles soient.

Les attaques tendant à limiter l'activité aquariophile deviennent de plus en plus inquiétantes, sous la pression d'associations extrémistes dites de « protection animalière » financièrement très puissantes.
En France, ce sont elles qui ont demandé l'interdiction de commercialisation des animaux par les particuliers. Sans notre intervention, lors de réunions ministérielles, les associations ne pourraient plus organiser de bourses.

La législation européenne s'inspire du pays le plus draconien pour édicter ses réglementations. Il ne fait donc aucun doute qu'à court ou moyen terme, la France devra aussi mettre au point un "certificat de compétence" pour, notamment, vendre en bourse.

Est-il préférable d'attendre et de subir une réglementation pensée par des technocrates ou d'anticiper de façon à présenter, le moment voulu, un texte pensé par et pour des aquariophiles et ce, au niveau européen ?
Dans ce dernier cas, il est certain qu'une fédération d'associations regroupant des milliers d'aquariophiles, fédération elle-même membre d'une union regroupant toutes les fédérations européennes, sera plus efficace pour agir à un niveau qui dépasse largement le niveau local voire régional.

Souvent, le prix de la cotisation est invoqué pour ne pas rejoindre les associations fédérées ! Lorsque l'on considère que la cotisation annuelle pour un membre (5,75 € pour 2013) est inférieure au prix d'un paquet de cigarettes ou à peu près le prix de deux guppys, peut-on invoquer un tel prétexte ?

Vous imaginez sans peine ce que coûte actuellement tout déplacement. Si tous ces frais étaient remboursés aux membres du CA, les 3/4 du budget fédéral y seraient consacrés. La simple participation aux réunions ministérielles concernant l'arrêté de 2008 a demandé pas moins d'une dizaine de déplacements en 2011/2012 et ce n'est pas terminé.
Les représentants fédéraux participent aux réunions d'EATA, cette année nous étions en Belgique puis en Allemagne. L'an prochain l'une de ces réunions se déroulera en République Tchèque.
Le Conseil d'administration se réunit deux fois par an.
Pourtant, nous ne remboursons que très peu de frais de déplacement y compris lors des réunions à l'étranger. Et vous connaissez le coût actuel du carburant ! Quant au temps passé, il est tout simplement pris sur les congés et autres temps de loisir.

Certains proposent une cotisation à 30 ou 40 € par association. Elle ne nous permettrait pas de poursuivre nos actions en faveur de notre passion.
Autre argument vu sur un forum, « la Fédération est alarmiste, ne cherche qu'à récupérer de l'argent et ses responsables veulent se faire mousser » !

Par ces quelques lignes, nous voulions simplement vous faire prendre conscience de nos actions et de l'utilité d'une Fédération puissante, soutenue par de nombreux aquariophiles.

Nous avons été accusés d'un manque de communication. Toutes les informations données dans le présent texte ont été publiées sur le site internet fédéral.
Tous les adhérents des associations affiliés reçoivent ces informations sauf bien entendu si ces personnes n'ont pas souhaité indiquer leur adresse courriel ou si les associations « trichent » en ne déclarant pas tous leurs adhérents. Mais dans ce cas, comment s'étonner que les informations ne circulent pas ?
Tous ce que nous dénonçons est vérifiable (compte-rendu de réunions ministérielles, arrêtés, notes de services officielles etc.).

A terme, ce seront tous les aquariophiles qui seront touchés, du simple amateur au passionné spécialiste. Et l'élitisme dont s'enorgueillissent certains ne leur servira strictement à rien le jour où seules ne seront plus autorisées à la détention que quelques rares espèces courantes.

Bien entendu, tout ce que nous obtenons l'est pour TOUS les aquariophiles.

Il ne faut donc pas se voiler la face mais regarder la réalité bien en face.

L'aquariophilie est en danger !


Non, nous sommes pas alarmistes. Nous sommes simplement réalistes.